
Les enjeux de la durabilité des systèmes agricoles pour nourrir une population toujours plus nombreuse
Dans un contexte où la durabilité des systèmes agricoles est questionnée par les besoins contradictoires d’une part de nourrir une population toujours plus nombreuse - 10 Md d’êtres humains en 2050 - et d’autre part de préserver les ressources de la planète - 20% des émissions de GES d’un pays comme la France proviennent de l’agriculture -, 2023 devrait voir la confirmation de plusieurs tendances majeures :
L’essor des protéines alternatives : les startups actives sur ce marché aujourd’hui de niche (0.5% du marché global de la viande) mais qui pourrait atteindre 150 Md€ de ventes à l’horizon 2030, ont levé plus de 2 Md€ auprès des investisseurs en 2022 que ce soit dans les protéines végétales, les protéines issues de la fermentation microbienne, la viande cellulaire ou les insectes. Les difficultés de certains leaders tels que Beyond Meat, dont la valeur a fondu de 90% en 2 ans, suggèrent qu’il ne suffira pas d’être présent sur le marché et que les modèles d’affaires restent largement à établir.
Une pression réglementaire accrue sur la réduction des émissions de l’agriculture : la Nouvelle-Zélande aura ainsi été en 2022 le premier pays à annoncer une taxe sur les émissions du secteur (qui entrera en vigueur à horizon 2030), tandis qu’aux Pays-Bas, un projet de réduction de 30% du cheptel à horizon 2030 a été annoncé dans le cadre du « plan azote ». En France, on a entendu le Ministre de l’Agriculture affirmer que le cheptel pourrait être réduit si l’industrie ne parvenait pas à réduire ses émissions.
L’émergence de la finance carbone comme levier de transformation : si l’agriculture demeure à l’extérieur des marchés réglementés (hors Nouvelle-Zélande), des marchés volontaires émergent en Europe autour d’une multitude de normes, d’acteurs et de prix. Ils pourraient être appelés à jouer un rôle important pour financer les changements de pratiques agricoles nécessaires à la réduction des émissions et à l’augmentation de la séquestration du carbone dans les sols (cultures intermédiaires, agroforesterie, prairies temporaires) - dans un contexte où le consentement à payer pour des produits bas carbone reste très faible dans les marchés de masse.
L’innovation technologique comme catalyseur de la décarbonation de l’ensemble de la filière : fertilisants bas carbone et biochar, valorisation des co-produits biomasse (chimie, bio-carburants), additifs pour réduire les émissions de méthane entériques et limiter le rejet d’azote en élevage, ou encore biotechnologie et autres procédés bas carbone - de nombreuses opportunités s’offrent aux acteurs de l’ensemble de la chaîne de valeur.
2023 devrait connaître une nouvelle accélération de ces tendances. E-CUBE serait heureux de partager ses perspectives sur leurs implications pour la transformation des modèles d’affaire des acteurs du secteur.

E-CUBE a développé une forte expertise sur le sujet de « transition agricole » à travers ses projets récents et l’expérience de ses consultants. Nous serions heureux d’échanger avec vous sur ces perspectives de marché et opportunités. Vous pouvez contacter David Sorin (david.sorin@e-cube.com) pour planifier une discussion sur le sujet.