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Nouvelle étude ADEME réalisée par E-CUBE, I-Care et In Numeri sur la filière éolienne française


Cette étude, réalisée pour l’ADEME par E-CUBE Strategy Consultants, I Care & Consult et IN NUMERI , peut être consultée sur cette page.


En 2000, la France ne comptait que quelques centaines d’éoliennes représentant une puissance totale d’environ 50 MW. Fin 2016, après 15 ans de politique publique de soutien à la technologie, le parc éolien français atteignait 11 800 MW, couvrant cette année-là 3,9% de la production électrique française. En 2015, la filière comptait, en France, près de 18 000 équivalents-temps-plein (ETP) directs et indirects, soit 18 ETP/MW installé, une performance inférieure à celle de l’Allemagne, à 30 ETP/MW installé en 2014, qui s’explique avant tout par l’absence de donneur d’ordre (turbinier) français de premier plan en éolien terrestre. Les entreprises françaises actives sur le secteur  éolien génèrent tout de même un montant d’exportation estimés à 663M€, sur un chiffre d’affaires total de la filière éolienne française estimé, en 2015, à plus de 1,84 Mds€. La création de valeur ajoutée est estimée à plus de 730 M€.


La France s’est dotée dès l’année 2000 d’une politique de soutien : obligation d’achat puis introduction de tarifs dédiés, lancement d’une série d’appels d’offres ; des objectifs de déploiement de l’éolien ont été fixés sur la période 2000-2015. Il apparaît a posteriori que, sur la période qui s’étend jusqu’à 2012, la fixation des objectifs et l’élaboration du cadre réglementaire n’ont pas suffisamment anticipé les difficultés qui allaient se présenter en termes de conflits d’usages, d’intégration locale, de prise en compte des impacts environnementaux et d’aménagement du réseau. La prise en compte de ces enjeux a conduit à une accumulation de changements réglementaires, dont on n’a pu réaliser que tardivement l’inadéquation avec des objectifs de déploiement ambitieux. Des efforts de simplification ont été entrepris qui se poursuivent aujourd’hui.


Bien que les capacités de production des grands turbiniers d’envergure internationale restent limitées en France, une filière éolienne française s’est constituée, qui comptait en 2015 près de 600 entreprises. Les initiatives prises depuis 2010, avec la création de Windustry France et des clubs exports, et l’inclusion de critères industriels dans les appels d’offres éolien en mer, vont dans le sens d’une structuration accrue de la filière. Au-delà des créations d’emplois, l’éolien peut également être source de redynamisation pour certains territoires ruraux, grâce aux recettes fiscales associées et via le montage de projets participatifs. Le développement de l’éolien a eu également des bénéfices environnementaux et sanitaires importants qui, si on les monétarise, représentent un gain estimé pour la collectivité de l’ordre de 3,1 à 8,8 Mds€ sur la période 2002-2013. Ces gains dépassent largement le coût de la politique de soutien. En effet, en 2015, la part de la facture d’électricité du ménage moyen attribuable au financement du tarif d’achat éolien était de 2,9 %. Une fois ajoutés aux coûts de développement du réseau financés par les gestionnaires de réseaux et aux coûts de recherche-développement-innovation financés par les pouvoirs publics, le coût complet de la politique de soutien à l’éolien sur la période 2002-2013 est évalué à 3,2 Mds€.


Les dernières évolutions du dispositif de soutien à l’éolien et la PPE offrent une visibilité nouvelle sur les volumes et le niveau de rémunération. Pour atteindre les objectifs à 2023 et 2030, le rythme annuel d’installations à terre doit confirmer et même dépasser celui de 2016 ; le processus d’installation en mer doit pour sa part se concrétiser et se stabiliser. Pour cela, il est primordial de faire du déploiement de l’éolien une opportunité de développement socio-économique aux niveaux national comme territorial. Les projections réalisées montrent que l’emploi dans la filière pourrait atteindre entre 60 000 ETP et 93 000 ETP directs et indirects (hors exportations) à horizon 2050 (entre 40 000 et 75 000 ETP à horizon 2035). Les acteurs de la filière doivent pour leur part relever les défis technologiques et logistiques qui permettront d’aboutir simultanément à une hausse des facteurs de charge et à une baisse des coûts du MWh, en particulier dans l’éolien en mer, et collaborer plus étroitement avec les collectivités. Ces perspectives de baisse de coût font de l’éolien l’une des filières de production d’électricité les plus compétitives en France.


Malgré les opportunités que représente la filière, 50% des projets éoliens ont fait l’objet de recours entre 2012 et 2014, induisant des retards pouvant dépasser 3 ans. L’une des causes de ces recours réside dans une intégration inégale des projets au sein des territoires sur lesquels ils sont implantés, alors même que les récentes enquêtes ont montré une perception très positive de l’énergie éolienne par les français. L’implication croissante des parties prenantes, et la co-construction de projets de grande qualité environnementale, sociale et économique, sont considérés aujourd’hui comme les leviers majeurs d’intégration locale des projets.

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