
Article paru dans Enerpresse News le 19 octobre 2011
La fin de l’année 2011 sera marquée par l’arrivée du véhicule électrique (VE) dans nos villes. Déjà en octobre, les premières stations Autolib‘ ont été installées dans Paris et les bluecars testées en grandeur réelle avant une inauguration programmée le 5 décembre, une commande de 10.000 Renault Kangoo ZE a été passée par La Poste dans le cadre du premier grand appel d’offre public, les concessions automobiles ? Renault notamment ? ont vu arriver les premiers modèles 100% électrique.
Si la valeur de la consommation électrique attachée à un VE restera relativement limitée ? de l’ordre d’une centaine d’euros par an ?, le VE pourrait néanmoins intéresser assez rapidement un bon nombre de nos énergéticiens, et en particulier si le succès commerciale du VE est au rendez-vous (pour mémoire, l’objectif pour la France est de disposer d’un parc de 2 millions de véhicules électriques et hybrides électriques à horizon 2020). L‘achat même d’un VE ou d’une flotte de VE fera en effet partie de ce petit nombre d’actes qui induisent un requestionnement de son contrat d’électricité (modification de la puissance) et donc potentiellement de son fournisseur. Il imposera aux fournisseurs de créer de nouveaux parcours clients très différents de ceux qui existent actuellement.
Par ailleurs, l’émergence des nouveaux services (à court terme l’installation et la gestion des infrastructures de recharge, la gestion de la charge, à moyen terme les services batteries de type vehicle-to-grid ou vehicle-to-home) et des nouveaux usages liés à la mobilité électrique devrait constituer en premier lieu un vecteur d’innovation considérable en termes tarifaires. Une multiplicité d’offres devraient en toute vraisemblance voir le jour : forfait énergie seule, kilométrique, illimité, sous contrainte d’usage, prépayé, prix au kilomètre parcouru…Il devrait constituer également un changement fondamental dans la relation au client : de fournisseur « passif » à acteur du pilotage de la consommation.
Dans les années à venir, le VE pourrait ainsi constituer pour les électriciens la première expérience significative d’une facturation liée à l’usage, une nouvelle forme pour l’électricité pourquoi pas généralisable à terme aux autres usages domestiques.